Histoire de Largentière

Enserrée en rive droite de la Ligne dans un méandre de cette rivière, la cité est acculée en fond de gorge sur l’emplacement des principales anciennes mines de plomb argentifère. Etablie à l’emplacement du hameau Ségalière, la ville est véritablement née des premières exploitations minières, d’après les textes, au XIe siècle. 

Elle doit son nom actuel à l’élévation la plus ancienne du château datant du XIIe: la tour carrée dite « Argentaria » bâtie par les évêques de Viviers à la fois pour protéger l’exploitation, mettre en sécurité l’argent tiré des mines mais également affirmer leur propriété face aux prétentions concurrentes d’autres seigneurs, en particulier les puissants comtes de Toulouse dont la forteresse rivale de Fanjau aujourd’hui totalement disparue surplombait la ville en rive gauche. 

Cette tour « argentière » donnera donc son nom à la ville devenue Largentière. Les évêques de Viviers, Barons de Largentière, et les Comtes de Toulouse se sont disputés pendant près de cinq siècles la domination de la cité, les mines d’argent favorisant les convoitises. Cette époque a fortement marqué et influence toujours l’urbanisme de la ville. Pour surveiller et défendre la ville minière, de nombreuses fortifications furent stratégiquement implantées au XIIe et XIIIe siècles.

– Une ceinture défensive s’éleva autour de Largentière, dans les villages voisins, sous forme de châteaux. Aujourd’hui sont toujours en partie élevés ceux de Montréal (château privé ouvert au public), de Brison (ancien site accessible au public, tour non visitable) et de Tauriers (château privé non visitable).


– Des remparts furent édifiés pour protéger la ville, percés de portes fortifiées et flanqués de tours dont certaines sont encore visibles aujourd’hui : en entrée de ville sur le pont de la Ligne, au flanc Ouest du centre historique la tour de Tauriers et la tour de l’horloge et à l’Est la porte des récollets.


– La pièce maitresse de ce système défensif est le château implanté sur la même rive que le bourg qu’il domine, à l’angle Nord-Ouest de l’enceinte et élevé à la pointe d’un éperon rocheux surplombant la rivière d’une cinquantaine de mètres. Ainsi positionné, le château pouvait contrôler le chemin de Tauriers et plus largement les accès Nord vers Jaujac et Valgorge. Il est également stratégiquement implanté à proximité immédiate d’une importante mine médiévale, connue sous le nom de « Baume de Viviers ».


– A l’angle Sud-Ouest de l’enceinte médiévale, dans l’axe du château et de la tour de Tauriers actuelle avenue des Marronniers, s’élève l’église Notre-Dame des Pommiers. Ce monument religieux fortifié faisait également partie du système défensif de la cité. Les siècles suivants jusqu’au XVIIe virent l’édification de nombreuses demeures particulières dans l’enceinte de la ville. Un des plus beaux exemples est la maison Bastide, immeuble renaissance aujourd’hui annexe de la mairie.

Avec les XVIIIe et XIXe siècles la ville connait une mutation liée à l’industrie et entre dans une ère relativement prospère. A cette époque, elle s’affranchit de ses remparts. La montée Mazon, reliant le pont de la Ligne à l’église, se situe le long extérieur du tracé des anciennes fortifications. Elle semble avoir été édifiée avec les pierres des murailles. 

La ville procède au XIXe à diverses campagnes de travaux et d’aménagements dont les principaux exemples sont : 


– La construction des trois ponts sur la Ligne reliant la rive gauche à la rive droite


– L’aménagement du chemin neuf, actuelle avenue de la République, dans le prolongement de la RD5 traversant la ville en longeant la Ligne en rive gauche.



– La construction de bâtiments civils


– La construction de bâtiments industriels au Nord de la ville en rive droite la Ligne (les filatures et les moulinages)


– Les travaux d’adduction de l’eau potable


 La reprise de l’exploitation des mines d’argent (1863 – 1880)


– L’arrivée du chemin de fer et l’établissement de la gare à l’entrée Sud de la ville (1896)


– Elévation du Palais de Justice de style néogrec en rive gauche de la Ligne surplombant la ville intramuros (1840-1847).

Le pendant contemporain de la ville intramuros s’amorce à l’entrée Sud de la ville, pénétré par la RD5 et terminus de la voie ferrée. La cave coopérative, au Sud le long de la RD5, est créée en 1953. En 1962, les mines de plomb argentifère sont rouvertes par la société Pénarroya. 


Elle emploie des ouvriers issus d’une importante colonie de harkis demeurés en France après la guerre d’Algérie. Leurs familles sont logées à proximité des puits de mines, sur les hauteurs de Sainte-Foy (cité de Neuilly-Nemours) provoquant un étalement de la ville au Nord-Est. En 1985, les anciens bâtiments industriels des moulinages au Nord sont réaménagés par le Laboratoire des Cévennes ARDEVAL qui fabrique desmatières premières de produits pharmaceutiques à partir de plantes médicinales.

L’activité minière est stoppée au début des années 1980 entrainant la diminution d’activités tel que le commerce.

Close Search Window